Les sept péchés capitaux
Premier recueil des éditions MxM Bookmark, il répértorie les nouvelles de 14 auteurs : Amheliie, Anne Rossi, Lovevhen SAJ, Céline Mancellon, Coralie Martin, Gaëlle Daniel Stanislava, Jaiga, K, Manhon, Nathalie Rothier, Reru, Sen, Ven Yam et Zéline Lebeau. Ce recueil contient également 7 illustrations inédites de l’illustratrice Melina Moreno, connue entre autre pour ses doujinshis Boy’s Love de Sekaiichi. Partez à la découverture de nouvelles aussi étonnantes que diverses. Un seul mot d'ordre : Les péchés capitaux ! [MxM] L'avis d'Antha Le topic chez Mix L'avis de Z 01 - Raven, de Ven Yam.
02 - Le défi, de Gaëlle Daniel Stanislava. 03 - Une réception d’enfer, de Reru. 04 - Pudeur Seigneuriale, de Coralie Martin. 05 - Les péchés capitaux, de K. 06 - Am I to your taste, de Mahnon. 07 - Sanglante Luxure, de Lovevhen SAJ. 08 - Nous brûlerons nos noms, de Sen. 09 - Loving Chamallow, de Zéline Lebeau. 10 - Les confessions d’un vampire, de Amheliie. - Les sept péchés capitaux , de Nathalie Rothier. 12 - Fuzen to love, de Céline Mancellon. 13 - Cœur de glace, de Anne Rossi. 14 - Dans les flammes, de Jaiga.. Illustrations de Mélina M. |
Lire un extrait de Raven
Je me trouve, une fois encore, à la frontière de ce monde de lumière. Je suis dans les ténèbres où se trouve ma place.
Je m’apprête à franchir la limite qui sépare leur monde du mien. Cette frontière que je ne passe que lorsque la nécessité m’y oblige. Leur nécessité, pas la mienne. Je n’ai pas besoin d’eux.
Je ne ressens rien.
J’observe les postes de passage par lesquels on doit faire halte pour entrer dans la ville et j’attends qu’un de leurs gardiens arrête de se branler pour venir prendre son poste.
Pour l’instant, ma colère est sous contrôle, elle n’est jamais enterrée très loin sous la surface, mais elle se tient tranquille.
Je patiente depuis un bon quart d’heure, mais personne n’est encore arrivé. Peut‑être tirent‑ils à la courte paille pour savoir lequel d’entre eux devra me faire face. Je les effraie.
Quelque chose dans le fait de savoir cela réveille une part animale en moi, celle dirigée par la colère et l’envie de destruction. Je la sens couler dans mes veines, cette puissance et ce besoin d’arracher la perfection de leurs vies. De les régaler de l’amertume que nous ne connaissons que trop.
Si je le voulais, je pourrais entrer dans leur ville sans qu’aucun de leurs gardes ne puisse me retenir. J’aurais la force nécessaire pour tout détruire avec une facilité déconcertante, personne ne pourrait rien contre moi. L’idée fait son chemin et je suis tenté d’y céder. Mais ça ferait de moi une Hyène et je ne veux pas de ça.
Je me retiens alors aux lambeaux de mon humanité, bien que ce soit de plus en plus difficile ; je la sens glisser entre mes doigts, comme l’eau que je ne saurais retenir même si je mourrais de soif.
Concentre‑toi, rappelle‑toi ton humanité ! m’admonesté‑je.
Je me souviens de l’époque où je n’étais qu’un gosse traversant les bois qui séparaient mon village de Lumys, leur cité éblouissante.
Je restais des heures ici, à la périphérie, sachant pertinemment que jamais je ne serais des leurs.
Je laissais courir mon imagination vers une vie que je ne connaissais que peu, mais que j’enviais avec chaque fibre de mon être.
Je visualisais ce que pouvait être la vie dans une belle maison, à ne manquer de rien. De ne connaitre ni le froid, ni la faim, lot quotidien des hommes d’en bas.
Je passais des heures à contempler de l’extérieur, l’existence joyeuse des Lumineux s’étaler devant moi. Leur beauté, leur démarche hautaine, leurs vêtements aux couleurs chatoyantes, je les enviais et les admirais au point de me brûler les yeux de leur magnificence.
Je rêvais d’être l’un d’entre eux, cheminant tranquillement dans la ville de Lumière, sans avoir à me soucier de quoi que ce soit. Lorsque je fermais les yeux, je ressentais presque l’effet qu’auraient sur ma peau les étoffes colorées qui constituaient leurs garde‑robes. Alors que pour ma part je ne connaissais que la sensation des vêtements ayant appartenu à toute ma famille avant d’entrer en ma possession. Je n’avais pas leurs mains blanches, les miennes étaient sales, mes ongles cassés à force de travailler avec mon père. Je n’avais rien en commun avec les Lumineux, mais j’aimais prétendre le contraire.
J’abandonnais de précieuses heures de sommeil seulement pour ça. J’étais innocent et rêveur.
Je ne le suis plus.
Je m’apprête à franchir la limite qui sépare leur monde du mien. Cette frontière que je ne passe que lorsque la nécessité m’y oblige. Leur nécessité, pas la mienne. Je n’ai pas besoin d’eux.
Je ne ressens rien.
J’observe les postes de passage par lesquels on doit faire halte pour entrer dans la ville et j’attends qu’un de leurs gardiens arrête de se branler pour venir prendre son poste.
Pour l’instant, ma colère est sous contrôle, elle n’est jamais enterrée très loin sous la surface, mais elle se tient tranquille.
Je patiente depuis un bon quart d’heure, mais personne n’est encore arrivé. Peut‑être tirent‑ils à la courte paille pour savoir lequel d’entre eux devra me faire face. Je les effraie.
Quelque chose dans le fait de savoir cela réveille une part animale en moi, celle dirigée par la colère et l’envie de destruction. Je la sens couler dans mes veines, cette puissance et ce besoin d’arracher la perfection de leurs vies. De les régaler de l’amertume que nous ne connaissons que trop.
Si je le voulais, je pourrais entrer dans leur ville sans qu’aucun de leurs gardes ne puisse me retenir. J’aurais la force nécessaire pour tout détruire avec une facilité déconcertante, personne ne pourrait rien contre moi. L’idée fait son chemin et je suis tenté d’y céder. Mais ça ferait de moi une Hyène et je ne veux pas de ça.
Je me retiens alors aux lambeaux de mon humanité, bien que ce soit de plus en plus difficile ; je la sens glisser entre mes doigts, comme l’eau que je ne saurais retenir même si je mourrais de soif.
Concentre‑toi, rappelle‑toi ton humanité ! m’admonesté‑je.
Je me souviens de l’époque où je n’étais qu’un gosse traversant les bois qui séparaient mon village de Lumys, leur cité éblouissante.
Je restais des heures ici, à la périphérie, sachant pertinemment que jamais je ne serais des leurs.
Je laissais courir mon imagination vers une vie que je ne connaissais que peu, mais que j’enviais avec chaque fibre de mon être.
Je visualisais ce que pouvait être la vie dans une belle maison, à ne manquer de rien. De ne connaitre ni le froid, ni la faim, lot quotidien des hommes d’en bas.
Je passais des heures à contempler de l’extérieur, l’existence joyeuse des Lumineux s’étaler devant moi. Leur beauté, leur démarche hautaine, leurs vêtements aux couleurs chatoyantes, je les enviais et les admirais au point de me brûler les yeux de leur magnificence.
Je rêvais d’être l’un d’entre eux, cheminant tranquillement dans la ville de Lumière, sans avoir à me soucier de quoi que ce soit. Lorsque je fermais les yeux, je ressentais presque l’effet qu’auraient sur ma peau les étoffes colorées qui constituaient leurs garde‑robes. Alors que pour ma part je ne connaissais que la sensation des vêtements ayant appartenu à toute ma famille avant d’entrer en ma possession. Je n’avais pas leurs mains blanches, les miennes étaient sales, mes ongles cassés à force de travailler avec mon père. Je n’avais rien en commun avec les Lumineux, mais j’aimais prétendre le contraire.
J’abandonnais de précieuses heures de sommeil seulement pour ça. J’étais innocent et rêveur.
Je ne le suis plus.