Citations
Stopping by woods on a snowy evening
--- Robert Frost --- Whose woods these are I think I know. His house is in the village though; He will not see me stopping here To watch his woods fill up with snow. My little horse must think it queer To stop without a farmhouse near Between the woods and frozen lake The darkest evening of the year. He gives his harness bells a shake To ask if there is some mistake. The only other sound’s the sweep Of easy wind and downy flake. The woods are lovely, dark and deep, But I have promises to keep, And miles to go before I sleep, And miles to go before I sleep. |
Sonnet : Se voir le plus possible...
Se voir le plus possible et s'aimer seulement,
Sans ruse et sans détours, sans honte ni mensonge,
Sans qu'un désir nous trompe, ou qu'un remords nous ronge,
Vivre à deux et donner son coeur à tout moment ;
Respecter sa pensée aussi loin qu'on y plonge,
Faire de son amour un jour au lieu d'un songe,
Et dans cette clarté respirer librement -
Ainsi respirait Laure et chantait son amant.
Vous dont chaque pas touche à la grâce suprême,
Cest vous, la tête en fleurs, qu'on croirait sans souci,
C'est vous qui me disiez qu'il faut aimer ainsi.
Et c'est moi, vieil enfant du doute et du blasphème,
Qui vous écoute, et pense, et vous réponds ceci :
Oui, l'on vit autrement, mais c'est ainsi qu'on aime.
Alfred de MUSSET (1810-1857)
Se voir le plus possible et s'aimer seulement,
Sans ruse et sans détours, sans honte ni mensonge,
Sans qu'un désir nous trompe, ou qu'un remords nous ronge,
Vivre à deux et donner son coeur à tout moment ;
Respecter sa pensée aussi loin qu'on y plonge,
Faire de son amour un jour au lieu d'un songe,
Et dans cette clarté respirer librement -
Ainsi respirait Laure et chantait son amant.
Vous dont chaque pas touche à la grâce suprême,
Cest vous, la tête en fleurs, qu'on croirait sans souci,
C'est vous qui me disiez qu'il faut aimer ainsi.
Et c'est moi, vieil enfant du doute et du blasphème,
Qui vous écoute, et pense, et vous réponds ceci :
Oui, l'on vit autrement, mais c'est ainsi qu'on aime.
Alfred de MUSSET (1810-1857)
"C'est comme si on avait perdu la recette, tout à coup, on ne dort pas, comme une irruption dans la vie quotidienne. Elle tombe du ciel. Elle n'a rien à voir avec le fait de ne pas dormir, la fausse insomnie provoquée par des ennuis, où on traîne sa vie du jour dans la nuit. La vraie insomnie entraine une familiarité avec la mort et lui fait perdre son visage d'horreur.
Dans l'insomnie, on a l'impression de s'introduire dans un lieu défendu, dans un territoire interdit où les autres ne sont pas allés. C'est comme si on n'avait pas le droit de dormir, car la nuit il faut dormir. C'est un temps invivable, où règne la solitude. Cette transgression fait passer de "l'intelligence supportable du quotidien" à celui de "la grande intelligence" de la nuit où on est au bord de tout voir, surtout la vanité des choses. C'est une expérience profonde qui creuse l'intelligence. Cette connaissance est un enfer. Elle marque la fin d'une naïveté : je n'ai jamais rencontré de grands insomniaques qui soient naïfs."
........................................ Marguerite Duras ........................................
Dans l'insomnie, on a l'impression de s'introduire dans un lieu défendu, dans un territoire interdit où les autres ne sont pas allés. C'est comme si on n'avait pas le droit de dormir, car la nuit il faut dormir. C'est un temps invivable, où règne la solitude. Cette transgression fait passer de "l'intelligence supportable du quotidien" à celui de "la grande intelligence" de la nuit où on est au bord de tout voir, surtout la vanité des choses. C'est une expérience profonde qui creuse l'intelligence. Cette connaissance est un enfer. Elle marque la fin d'une naïveté : je n'ai jamais rencontré de grands insomniaques qui soient naïfs."
........................................ Marguerite Duras ........................................
Les souvenirs n'appartiennent qu'à ceux qui ont su vivre les instants de leur vie. Ils prennent leur place dans un album de photos et racontent une histoire. Quand l'existence n'a été qu'une attente, on ne possède que les cartes postales adressées par nos regrets de lieux où nous ne sommes pas allés et de personne que nous n'avons pas connues.
Si tu existes ailleurs
........................................ Thierry Cohen ........................................
Si tu existes ailleurs
........................................ Thierry Cohen ........................................
Je pensais que j'apprenais à vivre ;
J'apprenais seulement à mourir.
........................................ Leonard De Vinci ........................................
J'apprenais seulement à mourir.
........................................ Leonard De Vinci ........................................
DO NOT STAND AT MY GRAVE AND WEEP
Do not stand at my grave and weep,
I am not there, I do not sleep.
I am in a thousand winds that blow,
I am the softly falling snow.
I am the gentle showers of rain,
I am the fields of ripening grain.
I am in the morning hush,
I am in the graceful rush
Oh beautiful birds in circling flight,
I am the starshine of the night.
I am in the flowers that bloom,
I am in a quiet room.
I am in the birds that sing,
I am in each lovely thing.
Do not stand at my grave and cry,
I am not there. I do not die.
........................................ Mary Elisabeth Frye ........................................
Do not stand at my grave and weep,
I am not there, I do not sleep.
I am in a thousand winds that blow,
I am the softly falling snow.
I am the gentle showers of rain,
I am the fields of ripening grain.
I am in the morning hush,
I am in the graceful rush
Oh beautiful birds in circling flight,
I am the starshine of the night.
I am in the flowers that bloom,
I am in a quiet room.
I am in the birds that sing,
I am in each lovely thing.
Do not stand at my grave and cry,
I am not there. I do not die.
........................................ Mary Elisabeth Frye ........................................
PAYS ANGLAIS
Chétif je suis
En ce pays
Où l'on m'exile.
Passe le temps,
Peu diligent
Et infertile
Naguère encore,
L'âme et le corps
J'avais valide.
Et ne comprends
Pourquoi me sens
Aussi languide,
Bien que ne sois
De mes dix doigts
Tissant que vide.
Petite anthologie imaginaire de la poésie française
........................................ Henri Bellaunay ........................................
Chétif je suis
En ce pays
Où l'on m'exile.
Passe le temps,
Peu diligent
Et infertile
Naguère encore,
L'âme et le corps
J'avais valide.
Et ne comprends
Pourquoi me sens
Aussi languide,
Bien que ne sois
De mes dix doigts
Tissant que vide.
Petite anthologie imaginaire de la poésie française
........................................ Henri Bellaunay ........................................
a" Tu n'as p-pas intérêt à dire que tu es laid ou stupide ou sans valeur. Tu n'as pas intérêt ! Tu es un géant parce que le corps d'un homme ordinaire aurait été trop p-petit pour ce que tu es."
Gray à Aric
Brute
........................................ Kim Fielding ........................................
Gray à Aric
Brute
........................................ Kim Fielding ........................................
Je ne suis pas certaine que mon cœur supporte d’être brisé une nouvelle fois, aussi rapidement.
Son ventre se contracta mais il ne dit rien, il se contenta d’écouter.
- Peut-être que ce n’est pas ton intention, que tu ne voudrais pas, mais c’est différent pour les hommes. Ils ne craignent pas de perdre une part d’eux-mêmes, rien qu’avec un baiser.
- C’est faux, dit-il, je perds une part de moi-même chaque fois que je t’embrasse. C’est complètement flippant.
- Alors pourquoi prendre ce risque ?
- Parce que le magnet sur mon frigo dit que je devrais faire quelque chose qui me fait peur chaque jour de ma vie.
Son ventre se contracta mais il ne dit rien, il se contenta d’écouter.
- Peut-être que ce n’est pas ton intention, que tu ne voudrais pas, mais c’est différent pour les hommes. Ils ne craignent pas de perdre une part d’eux-mêmes, rien qu’avec un baiser.
- C’est faux, dit-il, je perds une part de moi-même chaque fois que je t’embrasse. C’est complètement flippant.
- Alors pourquoi prendre ce risque ?
- Parce que le magnet sur mon frigo dit que je devrais faire quelque chose qui me fait peur chaque jour de ma vie.
Jill & Derek
Un bébé pour deux
........................................ Theresa Ragan ........................................
Un bébé pour deux
........................................ Theresa Ragan ........................................
Les matins brumeux ou les après-midis quand le soleil se reflète sur l'eau du Nord-Ouest, j'essaie d'imaginer où tu en es dans ta vie, ou ce que tu es en train de faire pendant que je pense à toi.
Ex hoc momento pendet aeternitas
De ce moment dépend l’éternité
........................................ Inscription sur un cadran solaire, Middle Temple, Londres ........................................
De ce moment dépend l’éternité
........................................ Inscription sur un cadran solaire, Middle Temple, Londres ........................................
"Vous êtes à la campagne, il pleut, il faut tuer le temps, vous prenez un livre, le premier livre venu, vous vous mettez à lire ce livre comme vous liriez le journal officiel de la préfecture ou la feuille d’affiches du chef-lieu, pensant à autre chose, distrait, un peu bâillant. Tout à coup vous vous sentez saisi, votre pensée semble ne plus être à vous, votre distraction s’est dissipée, une sorte d’absorption, presque une sujétion, lui succède, vous n’êtes plus maître de vous lever et de vous en aller. Quelqu’un vous tient. Qui donc ? ce livre.
Un livre est quelqu’un. Ne vous y fiez pas."
Extrait de Proses philosophiques
........................................ Victor Hugo ........................................
Un livre est quelqu’un. Ne vous y fiez pas."
Extrait de Proses philosophiques
........................................ Victor Hugo ........................................
Écrire, c'est être prêt à exposer son âme dans le seul espoir d'être compris. C'est souvent ne rien recevoir en retour ; c'est parfois trouver quelqu'un qui en saisit toute l'importance.
Il faut, dans ce bas monde, aimer beaucoup de choses,
Pour savoir, après tout, ce qu'on aime le mieux,
Les bonbons, l'Océan, le jeu, l'azur des cieux,
Les femmes, les chevaux, les lauriers et les roses.
Il faut fouler aux pieds des fleurs à peine écloses ;
Il faut beaucoup pleurer, dire beaucoup d'adieux.
Puis le cœur s'aperçoit qu'il est devenu vieux,
Et l'effet qui s'en va nous découvre les causes.
De ces biens passagers que l'on goûte à demi,
Le meilleur qui nous reste est un ancien ami.
On se brouille, on se fuit. Qu'un hasard nous rassemble,
On s'approche, on sourit, la main touche la main,
Et nous nous souvenons que nous marchions ensemble,
Que l'âme est immortelle, et qu'hier c'est demain.
........................................ Alfred De Musset ........................................
Pour savoir, après tout, ce qu'on aime le mieux,
Les bonbons, l'Océan, le jeu, l'azur des cieux,
Les femmes, les chevaux, les lauriers et les roses.
Il faut fouler aux pieds des fleurs à peine écloses ;
Il faut beaucoup pleurer, dire beaucoup d'adieux.
Puis le cœur s'aperçoit qu'il est devenu vieux,
Et l'effet qui s'en va nous découvre les causes.
De ces biens passagers que l'on goûte à demi,
Le meilleur qui nous reste est un ancien ami.
On se brouille, on se fuit. Qu'un hasard nous rassemble,
On s'approche, on sourit, la main touche la main,
Et nous nous souvenons que nous marchions ensemble,
Que l'âme est immortelle, et qu'hier c'est demain.
........................................ Alfred De Musset ........................................
Tout le monde est un génie. Mais si vous jugez un poisson sur ses capacités à grimper à un arbre, il passera sa vie à croire qu'il est stupide.
........................................ Albert Einstein ........................................
........................................ Albert Einstein ........................................
"Limite-toi à la poésie ; ne perds pas ton temps en propos futiles. Si la conversation s'égare, somnole pour économiser ta force créatrice."
........................................ Bashô Matsuo ........................................
........................................ Bashô Matsuo ........................................
"Mon Dieu, gardez-moi de mes amis. Quant à mes ennemis, je m'en charge!"
........................................ Voltaire ........................................
........................................ Voltaire ........................................
De ta source pure et limpide
Réveille-toi, fleuve argenté ; Porte trois mots, coursier rapide : Amour, patrie et liberté ! Quelle voile, au vent déployée, Trace dans l'onde un vert sillon ? Qui t'a jusqu'à nous envoyée ? Quel est ton nom, ton pavillon ? - J'ai porté la céleste flamme En tous lieux où Dieu l'a permis. Mon pavillon, c'est l'oriflamme ; Mon nom, c'est celui des amis. Fils des Saxons, fils de la France, Vous souvient-il du sang versé ? Près du soleil de l'Espérance Voyez-vous l'ombre du passé ? " Le Rhin n'est plus une frontière ; Amis, c'est notre grand chemin, Et, maintenant, l'Europe entière Sur les deux bords se tend la main. De ta source pure et limpide Retrempe-toi, fleuve argenté ; Redis toujours, coursier rapide ! Amour, patrie et liberté. Le chant des amis .................................. Alfred De Musset .................................. |
Ô rage ! Ô désespoir ! Ô vieillesse ennemie !
N'ai-je donc tant vécu que pour cette infamie ? Et ne suis-je blanchi dans les travaux guerriers Que pour voir en un jour flétrir tant de lauriers ? Mon bras, qu'avec respect toute l'Espagne admire, Mon bras, qui tant de fois a sauvé cet empire, Tant de fois affermi le trône de son roi, Trahit donc ma querelle, et ne fait rien pour moi ? Ô cruel souvenir de ma gloire passée ! Œuvre de tant de jours en un jour effacée ! Nouvelle dignité, fatale à mon bonheur ! Précipice élevé d'où tombe mon honneur ! Faut-il de votre éclat voir triompher le Comte, Et mourir sans vengeance, ou vivre dans la honte ? Comte, sois de mon prince à présent gouverneur : Ce haut rang n'admet point un homme sans honneur ; Et ton jaloux orgueil, par cet affront insigne, Malgré le choix du Roi, m'en a su rendre indigne. Et toi, de mes exploits glorieux instrument, Mais d'un corps tout de glace inutile ornement, Fer, jadis tant à craindre et qui, dans cette offense, M'as servi de parade, et non pas de défense, Va, quitte désormais le dernier des humains, Passe, pour me venger, en de meilleures mains. Le Cid ........................................ Corneille ........................................ |
"Mais dans son monde à soi, dans son monde intérieur, une minute recèle des possibilités infinies. Les souvenirs d’événements qui se sont étalés sur une année peuvent défiler en cinq secondes, peut-être moins. Comme un rêve. Le rêve d’une décennie, vécu en un battement de cœur."
........................................ RJ Ellory ........................................
........................................ RJ Ellory ........................................
People are in the dark, they don't know what to do
Had a little lantern oh but it got blown out too
I'm reachin out my hands. I know you are too
Cuz I just want to be in the dark with you
In the dark with you
........................................ Greg Brown ........................................
Had a little lantern oh but it got blown out too
I'm reachin out my hands. I know you are too
Cuz I just want to be in the dark with you
In the dark with you
........................................ Greg Brown ........................................
"La tristesse est notre destin ; mais c'est pour cela que nos vies seront chantées à jamais, par tous les hommes qui viendront."
........................................ Homère ........................................
........................................ Homère ........................................
"Le
temps emporte tout qu’on le veuille ou non. Le temps emporte tout… le temps
efface tout. Et ce qui reste à la fin ce sont les ténèbres. Parfois au cœur des
ténèbres on retrouve d’autres personnes et parfois au cœur des ténèbres on les
perd à nouveau. "
........................................ Stephen King ........................................
........................................ Stephen King ........................................
"Qu'est-ce qu'on fait d'un amour qui se pose au mauvais
endroit, qui se trompe de personne? Comment font les
autres, tous ceux qui ne meurent pas d'amour ? Comment
vivent-ils, comment retrouvent-ils un matin le goût des choses et des
êtres ?"
Sa passion
........................................ Véronique Olmi ........................................
Sa passion
........................................ Véronique Olmi ........................................
"Ce qu'elle
aurait aimé, dans cette solitude qui en augurait une autre, c'est d'entendre la
mer. Entendre la mer sans la voir et lui accorder le pouvoir de porter en elle
le souffle de tous ceux qu'elle aimait sans le leur dire jamais."
Cet été-là
........................................ Véronique Olmi ........................................
Cet été-là
........................................ Véronique Olmi ........................................
"J'ai aimé jusqu'à atteindre la folie. Ce que certains appellent la folie, mais qui pour moi, est la seule façon d'aimer."
........................................ Françoise Sagan ........................................
........................................ Françoise Sagan ........................................
"Toute sa vie, on passe son temps à dire adieu à ceux qui partent, jusqu'au jour où on dit adieu à ceux qui restent."
Je reviendrai
........................................ Shin Sekai ........................................
Je reviendrai
........................................ Shin Sekai ........................................
"L'absence est un gouffre au bord duquel on se tient, vacillant. Rien ne sert de crier, car la voix revient en écho. Le vide est si profond qu'il résume le monde. Et il nous semble n'avoir d'autre choix que de nous y jeter."
Si un jour la vie t'arrache à moi
........................................ Thierry Cohen ........................................
Si un jour la vie t'arrache à moi
........................................ Thierry Cohen ........................................
"Ce qui existe, ce sont les échecs. Personne n'y échappe. Aussi vaut-il mieux perdre quelques combats en luttant pour ses rêves que d'être battu sans seulement savoir pourquoi on lutte."
Manuel du guerrier de la lumière.
........................................ Paolo Coelho ........................................
Manuel du guerrier de la lumière.
........................................ Paolo Coelho ........................................
" Sometimes, your music sounds like there's too much inside of you. Maybe even you couldn't get it all out. Maybe that's why you died. Like you exploded from the inside."
Laurel à Kurt Cobain
Love letters to the dead
........................................ Ava Dellaira ........................................
Laurel à Kurt Cobain
Love letters to the dead
........................................ Ava Dellaira ........................................
La nuit de décembre
LE POÈTE Du temps que j'étais écolier, Je restais un soir à veiller Dans notre salle solitaire. Devant ma table vint s'asseoir Un pauvre enfant vêtu de noir, Qui me ressemblait comme un frère. Son visage était triste et beau : A la lueur de mon flambeau, Dans mon livre ouvert il vint lire. Il pencha son front sur sa main, Et resta jusqu'au lendemain, Pensif, avec un doux sourire. Comme j'allais avoir quinze ans Je marchais un jour, à pas lents, Dans un bois, sur une bruyère. Au pied d'un arbre vint s'asseoir Un jeune homme vêtu de noir, Qui me ressemblait comme un frère. Je lui demandai mon chemin ; Il tenait un luth d'une main, De l'autre un bouquet d'églantine. Il me fit un salut d'ami, Et, se détournant à demi, Me montra du doigt la colline. A l'âge où l'on croit à l'amour, J'étais seul dans ma chambre un jour, Pleurant ma première misère. Au coin de mon feu vint s'asseoir Un étranger vêtu de noir, Qui me ressemblait comme un frère. Il était morne et soucieux ; D'une main il montrait les cieux, Et de l'autre il tenait un glaive. De ma peine il semblait souffrir, Mais il ne poussa qu'un soupir, Et s'évanouit comme un rêve. A l'âge où l'on est libertin, Pour boire un toast en un festin, Un jour je soulevais mon verre. En face de moi vint s'asseoir Un convive vêtu de noir, Qui me ressemblait comme un frère. Il secouait sous son manteau Un haillon de pourpre en lambeau, Sur sa tête un myrte stérile. Son bras maigre cherchait le mien, Et mon verre, en touchant le sien, Se brisa dans ma main débile. Un an après, il était nuit ; J'étais à genoux près du lit Où venait de mourir mon père. Au chevet du lit vint s'asseoir Un orphelin vêtu de noir, Qui me ressemblait comme un frère. Ses yeux étaient noyés de pleurs ; Comme les anges de douleurs, Il était couronné d'épine ; Son luth à terre était gisant, Sa pourpre de couleur de sang, Et son glaive dans sa poitrine. Je m'en suis si bien souvenu, Que je l'ai toujours reconnu A tous les instants de ma vie. C'est une étrange vision, Et cependant, ange ou démon, J'ai vu partout cette ombre amie. Lorsque plus tard, las de souffrir, Pour renaître ou pour en finir, J'ai voulu m'exiler de France ; Lorsqu'impatient de marcher, J'ai voulu partir, et chercher Les vestiges d'une espérance ; A Pise, au pied de l'Apennin ; A Cologne, en face du Rhin ; A Nice, au penchant des vallées ; A Florence, au fond des palais ; A Brigues, dans les vieux chalets ; Au sein des Alpes désolées ; A Gênes, sous les citronniers ; A Vevey, sous les verts pommiers ; Au Havre, devant l'Atlantique ; A Venise, à l'affreux Lido, Où vient sur l'herbe d'un tombeau Mourir la pâle Adriatique ; Partout où, sous ces vastes cieux, J'ai lassé mon coeur et mes yeux, Saignant d'une éternelle plaie ; Partout où le boiteux Ennui, Traînant ma fatigue après lui, M'a promené sur une claie ; Partout où, sans cesse altéré De la soif d'un monde ignoré, J'ai suivi l'ombre de mes songes ; Partout où, sans avoir vécu, J'ai revu ce que j'avais vu, La face humaine et ses mensonges ; Partout où, le long des chemins, J'ai posé mon front dans mes mains, Et sangloté comme une femme ; Partout où j'ai, comme un mouton, Qui laisse sa laine au buisson, Senti se dénuder mon âme ; Partout où j'ai voulu dormir, Partout où j'ai voulu mourir, Partout où j'ai touché la terre, Sur ma route est venu s'asseoir Un malheureux vêtu de noir, Qui me ressemblait comme un frère. Qui donc es-tu, toi que dans cette vie Je vois toujours sur mon chemin ? Je ne puis croire, à ta mélancolie, Que tu sois mon mauvais Destin. Ton doux sourire a trop de patience, Tes larmes ont trop de pitié. En te voyant, j'aime la Providence. Ta douleur même est soeur de ma souffrance ; Elle ressemble à l'Amitié. Qui donc es-tu ? - Tu n'es pas mon bon ange, Jamais tu ne viens m'avertir. Tu vois mes maux (c'est une chose étrange !) Et tu me regardes souffrir. Depuis vingt ans tu marches dans ma voie, Et je ne saurais t'appeler. Qui donc es-tu, si c'est Dieu qui t'envoie ? Tu me souris sans partager ma joie, Tu me plains sans me consoler ! Ce soir encor je t'ai vu m'apparaître. C'était par une triste nuit. L'aile des vents battait à ma fenêtre ; J'étais seul, courbé sur mon lit. J'y regardais une place chérie, Tiède encor d'un baiser brûlant ; Et je songeais comme la femme oublie, Et je sentais un lambeau de ma vie Qui se déchirait lentement. Je rassemblais des lettres de la veille, Des cheveux, des débris d'amour. Tout ce passé me criait à l'oreille Ses éternels serments d'un jour. Je contemplais ces reliques sacrées, Qui me faisaient trembler la main : Larmes du coeur par le coeur dévorées, Et que les yeux qui les avaient pleurées Ne reconnaîtront plus demain ! J'enveloppais dans un morceau de bure Ces ruines des jours heureux. Je me disais qu'ici-bas ce qui dure, C'est une mèche de cheveux. Comme un plongeur dans une mer profonde, Je me perdais dans tant d'oubli. De tous côtés j'y retournais la sonde, Et je pleurais, seul, loin des yeux du monde, Mon pauvre amour enseveli. J'allais poser le sceau de cire noire Sur ce fragile et cher trésor. J'allais le rendre, et, n'y pouvant pas croire, En pleurant j'en doutais encor. Ah ! faible femme, orgueilleuse insensée, Malgré toi, tu t'en souviendras ! Pourquoi, grand Dieu ! mentir à sa pensée ? Pourquoi ces pleurs, cette gorge oppressée, Ces sanglots, si tu n'aimais pas ? Oui, tu languis, tu souffres, et tu pleures ; Mais ta chimère est entre nous. Eh bien ! adieu ! Vous compterez les heures Qui me sépareront de vous. Partez, partez, et dans ce coeur de glace Emportez l'orgueil satisfait. Je sens encor le mien jeune et vivace, Et bien des maux pourront y trouver place Sur le mal que vous m'avez fait. Partez, partez ! la Nature immortelle N'a pas tout voulu vous donner. Ah ! pauvre enfant, qui voulez être belle, Et ne savez pas pardonner ! Allez, allez, suivez la destinée ; Qui vous perd n'a pas tout perdu. Jetez au vent notre amour consumée ; - Eternel Dieu ! toi que j'ai tant aimée, Si tu pars, pourquoi m'aimes-tu ? Mais tout à coup j'ai vu dans la nuit sombre Une forme glisser sans bruit. Sur mon rideau j'ai vu passer une ombre ; Elle vient s'asseoir sur mon lit. Qui donc es-tu, morne et pâle visage, Sombre portrait vêtu de noir ? Que me veux-tu, triste oiseau de passage ? Est-ce un vain rêve ? est-ce ma propre image Que j'aperçois dans ce miroir ? Qui donc es-tu, spectre de ma jeunesse, Pèlerin que rien n'a lassé ? Dis-moi pourquoi je te trouve sans cesse Assis dans l'ombre où j'ai passé. Qui donc es-tu, visiteur solitaire, Hôte assidu de mes douleurs ? Qu'as-tu donc fait pour me suivre sur terre ? Qui donc es-tu, qui donc es-tu, mon frère, Qui n'apparais qu'au jour des pleurs ? LA VISION - Ami, notre père est le tien. Je ne suis ni l'ange gardien, Ni le mauvais destin des hommes. Ceux que j'aime, je ne sais pas De quel côté s'en vont leurs pas Sur ce peu de fange où nous sommes. Je ne suis ni dieu ni démon, Et tu m'as nommé par mon nom Quand tu m'as appelé ton frère ; Où tu vas, j'y serai toujours, Jusques au dernier de tes jours, Où j'irai m'asseoir sur ta pierre. Le ciel m'a confié ton coeur. Quand tu seras dans la douleur, Viens à moi sans inquiétude. Je te suivrai sur le chemin ; Mais je ne puis toucher ta main, Ami, je suis la Solitude. ............ Alfred de Musset ............ |
We are not lovers
"We are not lovers, but we forget this sometimes. We forget and the old longing returns and her voice breaks over the telephone and there is no way out of the loneliness. We sleep alone and we are not lovers, but we both have trouble in the night-time, turn to wolves howling at the moonlight, biting at the fleas. The distance keeps us from getting too involved. We have suffered it more than once before and are not yet ready to stand in the line of its shooting again. I get into brutal arguments with myself and lose every fight and we are not lovers, but she is there to tend the injuries, to lather honey over the open wounds, to bathe me in essence of vanilla and wring the sadness out of my hair. The letters stop and start month to month, year to year. The poetry shrinks and swells, shrinks and swells like a great tide. The ocean still breathes between us, a monster of epic proportion in the face of our love, and she tells me about the new lovers sometimes: girls with dandelion hair and soft bellies, and we are not lovers, but she says she pines for me still. Says I am a war she has come home from, but cannot forget. Says I am her post-traumatic stress disorder. Says she experiences me like a phantom limb, no longer a part of her, but always itching. She says there is no recovering from me and we are not lovers, but still we cannot help but be tender towards one another. Still she is as close to me as my own flesh. Still she is an illness I cannot cure. Still she is every song, every episode of weeping, every white-hot desire, every bursting orgasm, every joy, every crippling loss. Still, she is love, love, love, until the end of my days, until the music stops playing and the lilies all wilt and the stars flicker out of existence. And there is love, so very much love, but we are not lovers and I am making my peace with that." .................. Donna Marie Riley ................ Charlie The perks of being a wallflower "Anyway, Patrick started driving really fast, and just before we got into the tunnel, Sam stood up, and the wind turned her dress into ocean waves. When we hit the tunnel, all the sound got scooped up into a vacuum, and it was replaced by a song on the tape player. A beautiful song called “Landslide.” When we got out of the tunnel, Sam screamed this really fun scream, and there it was. Downtown. Lights on buildings and everything that makes you wonder. Sam sat down and started laughing. Patrick started laughing. I started laughing. And in that moment, I swear we were infinite." .................. Stephen Chbosky ................ Quentin Paper Towns "I don’t remember how it ended—if I went to bed or she did. In my memory, it doesn’t end. We just stay there, looking at each other, forever." .................. John Green ................ Le seigneur des anneaux Les deux tours Sam : C'est comme dans les grandes histoires, monsieur Frodon, celles qui importaient vraiment, celles où il y avait dangers et ténèbres. Parfois, on ne voulait pas connaître la fin car elle ne pouvait pas être heureuse. Comment le monde pouvait-il redevenir comme il était avec tout ce qui s'y était passé ? Mais, en fin de compte, elle ne fait que passer cette ombre, même les ténèbres doivent passer. Un jour nouveau viendra et, lorsque le soleil brillera, il n'en sera que plus éclatant. C'était ces histoires dont on se souvenait et qui signifiaient tellement même lorsqu'on était trop petit pour comprendre. Et je crois, monsieur Frodon, que je comprends. Je sais maintenant. Les personnages de ces histoires avaient trente-six occasions de se retourner mais ils ne le faisaient pas, ils continuaient leur route parce qu'ils avaient foi en quelque chose. Frodon : En quoi avons-nous foi, Sam ? Sam : Il y a du bon en ce monde, monsieur Frodon, et il faut se battre pour cela. .................. Sam & Frodon ................ |